Mercredi 26 Février 1964

Limoges est l'avant-dernière représentation en province. Paul me dit qu'en 1965, nous resterons à Paris au Palais Royal et que "Gigi" ne retournera plus dans le pays.

Le mois de février se termine avec "Gigi" et dans une semaine, j'attaque mars avec mon premier feuilleton télé, "Quelle famille".

Je trouve que les choses vont vite. Trop vite. Je ne suis pas préparée, et je crains d'être une artiste météore.

Renée me dit que je peux la rejoindre à Grasse quand je veux, j'ai ses coordonnées.

Je suis nerveuse, Jacqueline Ricard s'en est aperçue, j'ai oublié mes répliques lors de la répétition.

Je n'ai pas sympathisé avec Jean-Michel Rouzière et Philippe Dehessdins. Nos rapports sont restés strictement professionnels, et jamais l'amitié n'a trouvé sa place dans notre inexistante relation.

Régis me regarde d'un air complice depuis les coulisses lors de la répétition. Je sais qu'il m'aime et ne me quittera pas.

"Gigi" m'aura permis, même si je reste une actrice en devenir, de rencontrer l'âme soeur.

Il est temps que la tournée s'arrête. Nous faisons un flop à Limoges, salle à moitié vide, et applaudissements épars. Nous n'avons même pas eu droit à un rappel.

J'ai trouvé dans les bras de Régis le réconfort que la journée ne m'a pas donnée.