Dimanche 2 février 1964

Troisième et dernier jour à Marseille.

Nous avons fait encore moins de monde que la veille.

Cela n'a pas entamé l'optimisme de Bel Gazou, ni de Renée.

J'ai évoqué avec Renée le projet de film tiré du roman à paraître de Christine de Rivoyre, "Les Sultans".

Elle me dit que j'ai de la chance d'avoir autant de propositions.

Demain, nous prenons la direction du nord, je pensais que nous ferions la côte d'azur, mais ce n'est pas prévu.

Nous allons donc vers le froid.

Lundi sera un jour de relâche, ce qui nous permettra de faire une pause.

C'est à Salon de Provence qu'aura lieu la neuvième représentation. Mardi 4.

Et si je parlais de Régis ? Je pense très fort à lui, c'est un beau garçon, et je lui plais. A la différence de Paul, je sens que je tombe amoureuse.

Paul n'aura été que l'aventure d'un soir où j'avais trop bu, même si je ne regrette rien.

Lorsque nous nous rencontrons, un petit jeu s'est installé entre nous, nous nous effleurons, mais il est si timide que je sens bien que ce sera à moi de faire le premier pas, même si l'on dit que cela ne se fait pas.

Comme je ne sais pas conduire, je lui demanderai peut être de m'accompagner faire une course, à pied, pour ne pas me perdre Marseille était une bonne occasion mais Salon de Provence en sera une autre.. Je ne me hasarderai pas à prendre un taxi, mes finances sont plus qu'à la baisse.

Je n'ose parler d'argent avec Bel Gazou, je suis certain qu'elle le prendrait mal, et je ne suis pas encore une vedette.