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Fans de Muriel Baptiste

Les dernières volontés de Richard Lagrange 1er épisode

18 Mai 2013 , Rédigé par patricks Publié dans #CARRIERE DE MURIEL

 Deuxième série médicale abordée ici après "Dr House" (à quand un volontaire pour "Urgences"), "Les dernières volontés de Richard Lagrange" est une série médicale franco-suisse tournée à l'automne 1971 sous le titre "Une fille comme les autres". Au moment de la diffusion, on décida de changer le titre.

 

 

La production fit appel à une actrice française, Muriel Baptiste. Elle ne fut pas satisfaite du rôle qui présentait une femme très passive et soumise, et exigea la réécriture de son personnage. Elle imposa également pour le second rôle féminin la française Annie Sinigalia avec laquelle elle venait de se lier d'amitié en jouant au théâtre la pièce "Zoé".


Témoin de son époque, la voiture que conduit Monique (Annie Sinigalia), une 2cv que les deux amies ont appelé "Rosalie". Muriel Baptiste, qui incarne Geneviève Lagrange, l'infirmière héroïne hospitalière anté George Clooney n'ayant pas le permis de conduire, il aurait fallu simuler chaque scène de conduite. Aussi nous explique-t-on dès le pilote que le personnage ne conduit pas et prend le bus entre le logis de sa tante, à St Julien en Genevoix, et l'hôpital de Genève.

 

 

Les auteurs décident d'ajouter un suspense donnant une touche policière. Nous découvrons que les deux jeunes infirmières (Monique est en fait sténodactylo à l'hôpital mais veut passer l'examen) sont suivies par un inconnu, interprété par Georges Wod. Ce dernier sera en 1976 le terrifiant marquis de Coulteray dans "La poupée sanglante".

 

Petite pointe d'humour à la frontière : "vous n'avez rien à déclarer ?", Geneviève et Monique répondent "la condition féminine". L'inconnu lui est arrêté pour un contrôle par les douaniers.

 

L'univers de l'hôpital est ici montré de façon assez réaliste au point que la scène du pilote semble improvisée, les patients ressemblant à des figurants engagés sur place et non à des acteurs. Dialogues décousus, on a l'impression d'être dans un reportage.

Geneviève s'occupe ici, parmi les malades, d'un petit garçon.

 

Notons la hiérarchie archaïque (différence avec "Urgences") où l'infirmière par rapport au médecin est quantité négligeable. Cela n'est nullement caché dans les échanges et ne choquait personne à l'époque.

 

Soumission des femmes, suprématie des docteurs, aujourd'hui la série ne pourrait plus être abordée sous un tel aspect machiste. Bien qu'ici Geneviève soit une sorte de petite rebelle, dans de sages proportions, le ton est à l'admiration devant le médecin et au renoncement de soi.

 

A midi, point de cantine mais un repas au restaurant. Nous sommes dans les trente glorieuses, un an avant la première crise pétrolière. Le niveau de vie est haut. Les salaires en Suisse sont confortables. Lors de ce repas, le mystérieux inconnu, qui va se présenter comme un enquêteur de statistiques, aborde les jeunes femmes. Ce n'était pas l'époque où l'on criait au harcèlement sexuel à tout bout de champ, mais la première réaction des jeunes femmes est violente, surtout de la part de Geneviève.

Curieusement, Monique, qui est fiancée (nous l'avons vu lorsque le moteur de "Rosalie" a eu des ratés, son homme est garagiste), a une attitude assez passive, tandis que Geneviève semble prête à mordre le prétendu dragueur. Pour l'occasion, les deux jeunes femmes donnent leurs dates de naissance : Monique annonce 1949,  son interprète étant née en 1944, Geneviève dit 1951 pour une actrice née en 1943. L'homme pose quelques questions, mais Geneviève reste sur ses gardes. Monique devant faire des heures supplémentaires, qui lui permettront de payer sa logeuse (la marraine de Geneviève), l'héroïne rentre seule par l'autocar à St Julien.

Enfant trouvée, recueillie par Mme Lebrun (Paulette Dubost), Geneviève s'est déjà fâchée lorsque l'homme lui a parlé de ses parents. Avec consternation, elle apprend que cet homme est venu chez sa marraine poser des questions indiscrètes.

Un peu à la façon d'Alain Delon et de Patrick Dewaere, dont les rôles à l'écran correspondaient souvent à leur personnalité, Muriel Baptiste semble jouer ici son propre rôle. Habituellement, elle avait des rôles souriants, ici la réécriture a eu pour résultat de faire du sur mesures : écorchée vive, petite peste, elle n'a pas à se forcer pour la séquence où ses parents sont évoqués, la comédienne n'ayant pas été élevée par eux.

 

Le docteur Terrier (Gérard Garat) que nous voyons dans le pilote représente l'archétype du médecin de l'époque en office de santé.

Annie Sinigalia interprète la femme soumise au destin tout tracé. Son garagiste de fiancé est avec l'espoir de devenir infirmière en chef son seul horizon.

On regrettera que la fin de l'épisode nous éloigne du milieu hospitalier, mais les 29 autres épisodes nous réserveront leurs lots de scènes appropriées (bien qu'elle ne soit qu'infirmière, Geneviève sauvera un petit garçon). L'un d'eux parlera de la faute médicale dont sera accusée Geneviève, thème inédit en 1972.

 

Nous comprenons que Georges Wod est un détective privé. A la fin du pilote, il se présente au domicile du riche Richard Lagrange très malade.

Roger Burckhardt, né en 1921, suisse, est le réalisateur des trente épisodes. La musique a été confiée à Tristan Murail devenu depuis l'un des fondateurs de la musique spectrale.

Voilà la série ancêtre de "La vie à tout prix/Chicago Hope", "Grey's anatomy" "Urgences" et "Dr House".

 

Retrouvez cet article avec davantage de photos sur le site chapeau melon et bottes de cuir link

 

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