Les rôles que Muriel aurait pu tenir...

Quand on regarde aujourd'hui la filmographie que nous laisse Muriel Baptiste, des évidences sautent aux yeux: elle est passée à côté de nombreux rôles de la valeur des "rois maudits" qui auraient pu lui permettre d'agrandir la palette des rôles qu'elle a tenu.
Les deux années 1969-1970 constituent un vide: elle ne tourne que "Lancelot du lac", pendant cette période, nombre de séries télé passées à la postérité n'ont pas bénéficié de sa présence.
Il ne s'agit pas ici de juger en soit la qualité des séries. "Arsène Lupin" par exemple (tourné dès 1969) est loin d'être un chef d'oeuvre. Pour quelques épisodes intéressants, ceux tournés en coproduction et qui voient Lupin de ballader dans toute l'Europe sont souvent médiocres. Par exemple "La demoiselle aux yeux verts", formidable roman de Maurice Leblanc, massacré lors de son adaptation télé.
Il n'empêche que Muriel est absente de quasiment toutes les séries tournées en couleur à la fin des années soixante et au début des années soixante dix: "Les nouvelles aventures de Vidocq", "Arsène Lupin", "Aux frontières du possible", "La brigade des maléfices", "Schulmeister, l'espion de l'empereur", "L'homme sans visage"...
Trop rare, peut être trop difficile dans le choix de ses rôles, Muriel Baptiste en ne tournant pas a contribué à l'oubli dans lequel elle est tombée.
Parmi les séries les plus intéressantes où son absence est criante, il y a "Les gens de Mogador". On a fait appel à une actrice de cinéma, Marie France Pisier, pour tenir le rôle de Ludivine, dont on aurait pu penser qu'il soit tenu par une actrice de télévision.
En lisant les romans d'Elisabeth Barbier qui constituent la saga Mogador: "Julia", "Ludivine" et "Dominique", on mesure l'étendue de notre frustration. C'est une saga aussi bien écrite que "Les rois maudits" et qui a traversé le temps.
On ne trouve pas au cinéma de nombreux exemples de rôles où Muriel manque, en revanche, les fictions télévisées sont légion où on aimerait la revoir aujourd'hui.
Parfois, les contraintes de la coproduction imposaient une actrice étrangère, exemple Elga Andersen dans "Aux frontières du possible" où Muriel aurait donné à merveille la réplique à Pierre Vaneck.
Parmi les occasions manquées, il y a Fanny, le personnage clef de "L'homme qui revient de loin", qui fut tenu par la canadienne Alexandra Stewart. Muriel aurait été idéale dans ce rôle de celle qui pousse Louis Velle au meurtre de son frère.
A force de se faire désirer, à force de se faire rare, Muriel n'a pas tourné, et c'est infiniment regrettable. C'est même irréparable...