Les rivales de Muriel
A partir de 1974, après une grande partie de l'année sans Muriel (soit la fin de la diffusion du "Premier juré" en avril), Muriel Baptiste pour laquelle j'avais une admiration (et même de l'amour) perdit l'exclusivité d'être ma seule actrice préférée.
Quatre en particulier allaient me marquer : Diana Rigg, anglaise, qui jouait Emma Peel dans "Chapeau melon et bottes de cuir" dont les rediffusions commencèrent en 1973, la canadienne Linda Thorson alias Tara King qui prenait la succession d'Emma Peel dans la même série, et deux actrices américaines de "Mission Impossible", série que je regardais sans passion.
A Diana Rigg, je trouvais une ressemblance avec Muriel, toutefois j'ai peu revu cette actrice car elle s'est consacrée au théâtre en Angleterre et aux Etats-Unis, excluant donc la France. Si Muriel m'inspirait un sentiment très fort, ce qui n'est pas un scoop, Diana Rigg était une Muriel de substitution, mais vue quasiment toujours dans le même rôle. Muriel n'a jamais été sexy, ce que qui m'aurait vraiment déplu, alors que les filles de "Chapeau melon et bottes de cuir" l'étaient. Linda Thorson, cataloguée en Tara King, n'a pas fait une grande carrière, et a été vite oubliée. Elle fait partie de ces comédiennes qui sont liées à un seul personnage dans la mémoire collective. Même si la carrière de Muriel n'a duré que dix ans, plusieurs rôles marquants en ont fait ma muse. Annunciata Vidal, Marguerite de Bourgogne, Martine des "Risques du métier", Geneviève Lagrange, Pierrette Vanier, etc...
Quant aux deux américaines, pour dire la vérité je n'aimais pas "Mission Impossible", je n'ai jamais accroché, cette série est toujours semblable d'un épisode à l'autre, l'intérêt au début en la matière de Barbara Bain, actrice classique et qui faisait déjà "vieille" en son temps, était nul. En 1973, je découvris Lesley Warren dans le rôle de Dana Lambert, et en 1974 Lynda Day George.
Lynda était l'épouse de l'un de mes héros TV, Christopher George alias Ben Richards, l'homme au sang miraculeux de la série "L'immortel" en 1972 (Il a d'ailleurs tourné un épisode avec sa femme, "Une programmation spéciale"). Elle termina sa carrière au décès de son époux, qui n'était pas hélas immortel, en 1983. Cette femme symbolisait pour moi la vamp hollywoodienne façon Marilyn Monroe, mais de mon époque.
Je revis souvent en "vedette invitée" dans les années 74 75 76 Lynda dans des téléfilms et des séries comme "La côte sauvage", "Le magicien", le western "Chisum" avec John Wayne, "Cannon" (où elle est en bikini). Je me suis fait une fausse idée de cette fille, que je voyais comme un sex-symbol, et qui était très sage. Il suffit de savoir que sa scène la plus osée fut de se montrer en bikini dans "Cannon".
L'autre, Lesley Warren, qui ne détestait pas porter la minijupe dans "Mission Impossible", c'est une autre paire de manches. Une grande coquine. Je la revis dans un téléfilm western "Les filles de Joshua Cabe" où elle incarnait une prostituée avec bottes de cuir et jupe courte. C'était en 1974 (le téléfilm date de 1972), dans "Columbo", épisode "Etat d'esprit", où un psychiatre joué par George Hamilton la persuade de se jeter d'une tour après s'être entièrement dévêtue, "Un dangereux rendez vous" avec Roy Scheider qui est le pilote de la série "L'homme de Vienne", "Les lettres" un téléfilm avec le futur héros de "Dynastie" John Forsythe présenté dans la collection "Suspense" en 1974. Lesley Warren devenue ne me demandez pas pourquoi Lesley Ann Warren n'était pas belle, mais très provocante. La suite de sa carrière à la télévision avec des titres comme "79 Park Avenue" où elle se balade en sous vêtements transparents (jouant encore une prostituée), "Strip teaseuse malgré elle", avant de conquérir le cinéma avec "Victor Victoria". On l'a vue aussi dans le très soporifique film "Choose me". Lesley continue de tourner aujourd'hui.
Si Muriel avait choisi une carrière façon Lesley Ann Warren, je crois que cela aurait tout gâché. J'aurais aimé qu'elle continue une carrière, mais dans la lignée de ce qui en avait fait dans mon coeur à tout jamais ma "Princesse du rail".
D'ailleurs, même en ayant tout arrêté en 1974, Muriel resta mon actrice préférée, tandis que j'ai petit à petit oublié les quatre autres que j'ai qualifié de "rivales". Parce que Muriel a quelque chose qu'aucune autre femme, aucune autre actrice a, et que les autres n'ont pas. Elle est gravée dans mon coeur à jamais, malgré la mort, malgré le temps, malgré les années. Au fond Muriel, as-tu jamais eu à mes yeux une seule rivale?
Les papillons éphémères s'en sont allées, la reine elle, reste.Même enlaidie comme ici dans "Les rois maudits", Muriel irradie de beauté, elle est un soleil qui pour moi ne s'éteindra jamais.