Avril 2015
4 avril
François Valéry après des années d’absence a sorti un album exceptionnel, mais aux « Années bonheur » de Patrick Sébastien, on lui fait chanter ses tubes du passé et seulement une bribe de « Nos DJ’s font danser le monde ». Ce n’est pas ainsi qu’il fera reparler de lui et que les gens achèteront son disque. Jeane Manson, qui me laisse indifférent, a déclaré récemment dans la presse avoir sorti un nouvel album et n’avoir trouvé aucune maison de disque pour le sortir.
Je regrette presque d’avoir pris un billet de concert pour voir et entendre une énième fois Hubert-Félix Thiéfaine qui a pris de l’âge, n’a plus de dynamisme des années 80-90 et surtout a changé de public. Ce sera le 18 avril que je ne languis pas.
9 avril
Grève et manifestation à Valence. A l’initiative de la seule CGT. Nous sommes très peu nombreux et à mon avis, c’est contreproductif. FO ne s’est pas jointe à nous et nous prouvons notre faiblesse.
10 avril
J’ai désormais rendez-vous chaque vendredi avec deux épisodes de « NCIS Nouvelle-Orléans », série intéressante par la présence de Scott Bakula.
13 avril
Sur D17, une chaîne du câble, je regarde, bien longtemps après la mort de Bruno Cremer, sa version de « Maigret ». Je décroche en général rapidement, car cette adaptation, à la différence de celle avec Jean Richard, n’est pas trop portée sur le genre policier. Cela ressemble aux films de Claude Chabrol, une violente critique de la bourgeoisie des années 50. Ce sont des reconstitutions d’époque, avec des Citroën Traction Avant.
On touche le problème des adaptations fidèles : la version Jean Richard était certainement éloignée des romans de Georges Simenon, mais me convenait. Il en est de même pour Arsène Lupin et James Bond. Je parle du Lupin de Georges Descrières. Depuis l’arrivée de Daniel Craig en 2006 et le retour aux sources des romans, avec un héros dur et sans humour, je trouve que le charme et rompu. Romans et films sont deux choses différentes.
On peut se poser la question pourquoi je m’obstine à regarder les Maigret/Cremer. En fait, à chaque fois, je pense que je vais aimer et je suis déçu. D’autre part, j’appréciais bien, en tant que comédien, Bruno Cremer, dont ce fut le dernier rôle. Il y a même un épisode, qui fut son tout dernier tournage, cinq ans avant sa mort, dans lequel il dû être doublé car le cancer avait rendu sa voix inaudible.
Signe évident de la prochaine disparition du support CD musical, les boîtiers de remplacement, lorsqu’ils sont cassés, chose qui se produit souvent quand on les commande par la poste, ne se vendent plus en magasin. Il faut les chercher sur Internet.
Moi qui collectionne les disques, le jour où seule la musique digitale demeure, je m’arrêterai. Pour le moment, j’ai en vinyle et surtout en CD de quoi remplir une pièce entière de mon appartement.
17 avril
Les faits divers font la une de l’actualité, et c’est le cas du meurtre de la petite Chloé, disparue depuis plusieurs jours. Il a quarante ans, l’assassin, que l’on vient d’arrêter, aurait eu droit à la guillotine. Mais c’est la façon dont les journaux télévisés exploitent les faits divers tragiques qui me dérange, cela devient un spectacle. Triste époque.
18 avril
J’ai vu la dernière fois HF Thiéfaine en concert en 2012, et il me semble qu’en trois ans, il a énormément changé, pris un coup de vieux. Ce chanteur, qui était un marginal et un rebelle, à l’image de son public qui fumait des joints (quelle odeur désagréable lors de ses concerts, pouah !) s’est assagi et aseptisé. Je reviens déçu, mais je le savais d’avance. Il était fan de Léo Ferré, de Johnny Cash et vivait en marge des médias, remplissant ses concerts par le bouche à oreille. Je l’ai vu la première fois en 1988, puis régulièrement tous les 3 ans environ. Depuis sa victoire de la musique, il n’y a plus rien de « transgressif » chez lui. On ne l’a quasiment jamais vu à la télévision pendant des décennies, et désormais, il fait partie du système.
19 avril
Richard Anthony est mort. Il fut ma première idole lorsque j’avais trois ou quatre ans et ce jusqu’au « Sirop Typhon ». C’est avec lui que j’ai commencé à collectionner des disques, des 45 tours. Je le savais malade, il avait eu un cancer en 2010, du côlon, et finalement il s’est généralisé.
De lui, je n’attendais plus de disques, d’ailleurs, il n’enregistrait plus depuis des années. C’est une page qui se tourne. Je fus déçu, jeune, en le voyant sur scène, je le trouvais (cela devait se passer en 1965 environ) plus « épais » que sur ses pochettes. Par la suite, il a connu une éclipse, et quand il est revenu en 1975 avec son tube « Amoureux de ma femme », je n’ai plus été fan.
Ces dernières années, il participait, avec d’anciennes gloires de la chanson, aux tournées « Age tendre et têtes de bois ». J’ai gardé ses 45 tours de mon enfance, dont le tout premier acheté, « J’entends siffler le train », j’en ai usé deux enfants, le premier s’étant rayé à force de l’écouter.
Même s’il a beaucoup compté dans ma jeunesse, sa disparition m’attriste moins que celle de Pino Daniele, pour la raison que ce dernier n’avait pas terminé son œuvre.
On constate que Muriel, dont je suis fan depuis 1967, n’a pas connu cette érosion d’affection que j’ai pour le chanteur de « C’est ma fête » et « A présent tu peux t’en aller ». Richard Anthony n’était pas Brassens et ne restera pas dans l’histoire de la chanson française à part comme l’un des phénomènes yéyé. Ils se mettent à partir les uns après les autres, trois déjà cette année en comptant Demis Roussos, les chanteurs de ma discothèque. Cela me renvoie à ma propre avancée en âge, pour l’instant pas dramatique. Même si les années sont là. Concept que l’on peut voir à double tranchant car tant de gens partent tôt de nos jours, frappés notamment par le cancer.
25 avril
Pour ma génération, le 25 avril a longtemps été le jour anniversaire de la mort de Mike Brant, dans les années 2000 encore, on sortait des compilations. Je suis surpris que pour les 40 ans de sa disparition, il n’ait droit à rien si ce n’est à une reprise de ses chansons par Amaury Vassili.
L’oubli commence à faire son œuvre, il aura été plus long à venir que pour Muriel Baptiste.
29 avril
Deuxième film vu avec mon petit fils : « En route » (« Home » aux USA), et une bonne journée en famille. J’ai eu une bonne idée de l’emmener au cinéma, ma fille ne peut pas, enfin pas souvent, en raison de mon autre petit fils.
Après la séance de cinéma, ma fille est venue nous chercher, nous avons pu aller chez un disquaire où j’ai acheté, à bas prix, quelques 33t vinyles. Tour de manège, pot pris en terrasse dans un café, c’est la joie de l’ambiance en famille.
J’ai quand même trouvé que « En route » était un peu violent pour un dessin animé, mais bon…
Lors de la visite au disquaire, Lucas a accidentellement brisé une glace qui était à vendre, la propriétaire n’a pas fait d’histoires, mais mon petit fils a eu très peur. Ma fille a proposé de payer la glace, mais la vendeuse n’a pas accepté.
J’ai vu Jacques Chirac le soir à la télé en rentrant chez moi, il fait peine à voir, a du mal à se déplacer et n’est plus que l’ombre de lui-même.
Au courrier, une lettre m’indiquant que je risque être tiré au sort comme juré d’assises pour l’année 2016, j’ai été tiré au sort sur les listes électorales. Voilà une nouvelle qui ne me fait pas plaisir.