Août 2015
1er août
Sur le chemin entre mon domicile et le travail, je m’arrête dans une station Total pour faire le plein de 98 sans plomb. Le compteur ne démarre pas, bloqué sur la somme de 28 euros 37 centimes.
Commençant à m’impatienter, je vais voir l’employé à l’intérieur de sa boutique, qui m’indique alors que je lui dois dix euros, correspondant à du carburant que j’aurais mis dans ma voiture. Je crois rêver. Je garde mon calme et après une brève discussion, je parviens à me faire entendre. Un autre client auquel personne n’avait rien demandé lance « Tout le monde peut faire une erreur ». Heureusement que j’ai gardé mon calme. Voilà une station service qui ne me reverra pas avant longtemps.
Comme la télévision est devenu désespérante de médiocrité, je regarde un DVD du « Commissaire Moulin » tourné en 1975, « La peur des autres », avec la regrettée Maïa Simon et Pierre Vernier. Je n’arrive pas à comprendre que la télévision soit devenue si mauvaise, entre les émissions d’Arthur, « Joséphine ange gardien » et les « Esprits criminels » proposés au kilomètre.
Muriel, malheureusement, ne tournait plus en 1975, sa carrière ayant sombré avec la disparition de l’ORTF. Yves Rénier aurait dû s’en tenir à la première série tournée de 1975 à 1982, car la seconde version, qui a duré de 1989 à 2007, le montrant policier moderne à moto, ne m’a jamais convaincu. Ce sont presque deux séries différentes, la première, créée par Paul Andréota, mise en scène par Claude Boissol, nous proposait des énigmes policières, tandis que la seconde est violente, avec des scénarii creux, trop d’action et des jurons en veux-tu en voilà, un langage fleuri en guise de dialogues, des thèmes sur les ripoux, l’autodéfense, une approche peut être réaliste de la police (on note la collaboration de l’ex policier Olivier Marchal), mais qui n’a plus rien à voir avec un spectacle distrayant.
Il ne faut pas trop creuser les bons filons, ils s’épuisent vite. « Columbo » de 1971 à 1978 était une des meilleures séries policières, mais lorsque Peter Falk a voulu reprendre la série en 1989, à 62 ans, il avait souvent l’air d’un grand-père, le visage assez bouffi, et sa série avait nettement baissé en qualité. On ne s’en souvient plus mais Peter Graves reprenant le rôle de Jim Phelps dans « Mission Impossible, vingt ans après » était pathétique.
2 août
On nous présente la nouvelle « Wonder Woman », Gal Gadot, qui sera l’héroïne de plusieurs long-métrages au grand écran. Elle n’a rien de la séduction de celle de la télévision, Lynda Carter, pulpeuse à souhait. Les temps changent, en mal.
Le soir sur France 3, bonne série policière allemande entièrement tournée à Venise, « Commissaire Brunetti », adaptée des romans de Donna Leon. Ce policier là est plus italien que nature, et pourtant c’est un allemand qui l’incarne, Uwe Kockisch.
3 août
La chaleur revient, mais ce n’est plus la canicule comme en juillet. « Commissaire Brunetti » squattant la case horaire du dimanche soir, je regarde provisoirement mes DVD avec ma chère Muriel le lundi.
4 août
Sur HD1, je me décide à voir un film de Jean Becker de 1995 dont j’ai vu en son temps en salles la bande annonce, « Elisa », avec Depardieu et Vanessa Paradis. A part la chanson de Gainsbourg, que l’on entend qu’au générique final, il n’y a rien à sauver. Le cinéma français moderne n’est pas pour moi. Patrick Dewaere nous laisse une œuvre inachevée mais belle, tandis que Gérard Depardieu tourne plus vite que son ombre, avec une filmographie qui dépasse les 200 titres mais où qualité et quantité ne se marient pas. Il fut un pitoyable Jacques de Molay dans l’infâme remake des « Rois maudits » de Josée Dayan, incarnant un templier affamé et décharné par sept années de cachot (Xavier Depraz dans la version 1972 avec Muriel), sans se rendre compte du ridicule puisque Depardieu n’est pas spécialement mince.
Je m’attends chaque jour en captant France Infos dans ma voiture à apprendre la mort de Michel Delpech.
7 août
Chaleur torride aujourd’hui. Cela promet pour la visite dimanche en famille de la ferme aux crocodiles, qui se trouve sous une serre géante.
J’ai regardé sur France 3 un documentaire, « La folie des années 70 ». Comme d’habitude, il n’est pas question de Muriel pas plus que des « Rois maudits ». On parle de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, de Danièle Gilbert, des émissions des Carpentier. Je me fais avoir à chaque fois, espérant la retrouver dans ces rétrospectives sur la télévision d’autrefois, du temps où elle était Marguerite de Bourgogne, reine de Navarre.
9 août
Visite en famille de la ferme aux crocodiles, un véritable sauna. C’est cependant une journée agréable où mon petit-fils s’extasie devant des animaux venus du bout du monde, que l’on regarde à travers des vitres.
10 août
Panique à midi, ma voiture ne démarre pas. J’appelle l’assistance mais ce n’est en fait qu’un problème de batterie, que je dois changer dans la foulée.
12 août
Cette nuit, plusieurs voitures ont brûlé à Valence qui devient une des villes les plus criminogènes de France. J’ai la chance d’habiter un quartier tranquille. Silence radio des médias, il ne se passe rien, dormez tranquille citoyens !
21 août
A la différence de Mike Brant, Joe Dassin n’est pas oublié cette année, France 3 propose ce soir « Joe Dassin, le roman de sa vie », avec beaucoup de témoignages de ses proches.
Toxicomane, perdu dans un second mariage mouvementé avec Christine, la mère de ses enfants, nous sommes loin de l’image de gendre idéal qu’il véhiculait durant ses années de gloire. On constate que par comparaison à Dassin, Gilbert Bécaud, lui, est tombé dans l’oubli total.
Je ne dois pas attendre des hommages à Muriel Baptiste qui ne viendront jamais.
23 août
Délaissant Muriel et ses DVD pour les remettre au lendemain lundi, je regarde Jean Gabin sur D8 dans « Maigret tend un piège ». Interprétation épouvantable par rapport à Jean Richard et Bruno Cremer. Il n’est pas du tout le personnage.
Après un film aussi paisible, j’ai passé une nuit du dimanche au lundi tourmentée faite de cauchemars épouvantables où j’étais fâché avec ma fille. Je suis heureux de me réveiller lundi matin. On pourrait expliquer ces mauvais rêves par mon goût pour les films d’épouvante, mais je n’en regarde plus depuis longtemps.
28 août
Enterrement du père d’un collègue de travail, la seconde fois cette année.
J’ai été obligé de consulter en urgence un podologue pour un ongle incarné. Tant que mes soucis de santé se limiteront à cela, je peux dormir tranquille.
30 août
J’ai regardé l’après-midi en VOD (Vidéo à la demande) le film « Basic Instinct », doté d’une fort belle partition de Jerry Goldsmith dont je possède le CD. Je n’avais jamais vu le film qui selon moi ne mérite pas sa réputation sulfureuse.
Finalement, je ne suis jamais autant heureux que le dimanche soir en regardant Muriel. Je connais les séries et films par cœur mais peu importe. Qu’elle soit infirmière ou journaliste, reine ou gitane, elle est là devant mes yeux ébahis. Pour rien au monde, je ne renoncerai à mes soirées de dimanche à la regarder.