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Fans de Muriel Baptiste

Du 5 au 8 juillet

3 Avril 2016 , Rédigé par patricks Publié dans #Les forêts de Normandie Journal 1972

Montélimar, 5 juillet

La France entière apprend la démission de Jacques Chaban-Delmas, premier ministre de Georges Pompidou. Je ne m’intéressais pas à la politique, mais étant collé sans arrêt devant la télévision, c’est l’évènement du jour.

Après avoir retrouvé Muriel dans « Richard Lagrange », j’ai voulu regarder aux « Dossiers de l’écran » un film auquel je n’ai rien compris : « Fahrenheit 451 » de François Truffaut, d’après le roman de Ray Bradbury. On y brûlait des livres. J’étais beaucoup trop jeune pour voir ce film et en saisir les nuances.

Montélimar, 6 juillet

Chaque après-midi à 15h15, je regarde la rediffusion du feuilleton « Omer Pacha ». En remplacement de « L’immortel », à 21h40 sur la première chaîne, on nous inflige une série britannique « Aventures australes » avec Ty Hardin. Les aventures de Moss Andrews, un capitaine de bateau qui joue les détectives. La série a débuté le 29 juin et ce 6 juillet, c’est le deuxième épisode, « Le sang du capitaine ». Aucun intérêt. Mais à l’époque, je regardais tout.

Nous sommes très loin de la qualité d’œuvres comme « Les envahisseurs », « Mannix », « Mission Impossible », « Les incorruptibles » dont des épisodes inédits nous ont été proposé ce premier semestre 1972.

Montélimar 8 juillet

Après le rendez-vous avec Muriel en Geneviève Lagrange, je regarde sur la 2 « Jeux sans frontières », une véritable institution à l’époque. Mais c’est surtout le soir de la fin de « Mandrin », capturé par les fermiers généraux et les soldats de Louis XV, et qui est roué vif sur la place des Clercs de Valence.

Pierre Fabre est particulièrement convaincant dans le rôle du héros contrebandier, Robin des bois du XVIIIe siècle, avec à ses côtés la chanteuse Monique Morelli, Armand Mestral et François Dyrek qui incarne son compagnon judas, Manot-la- Jeunesse.

Le feuilleton a été tourné deux ans plus tôt et aucune chaîne ne voulait le programmer. Il avait un parfum sulfureux de révolte. A l’époque, Gérard Nicoud et le Cidunati, tout comme les manifestations paysannes, donnaient à l’ORTF le goût de la prudence. On ne voulait pas que le tournage se déroule dans le Dauphiné, alors on a envoyé toute l’équipe se perdre en Yougoslavie. La distribution française se réduit aux comédiens que j’ai cités et à Jean-Roger Caussimon. Pierre Fabre a les honneurs de la couverture de Télé Poche et d’une interview, mais guère d’envie de devenir une vedette populaire, préférant se consacrer au cinéma. Il est marié à la comédienne Anna Karina et a joué dans « Jules et Jim », « La 317e section », « L’enfant sauvage », « Domicile conjugal ». Il est également scénariste, occupation qui lui prend la majeure partie de son temps, et n’aime pas la télévision. « Mandrin » est pour lui une parenthèse.

Par son approche qui dénonce les injustices, cette œuvre rappelle beaucoup « Jacquou le croquant » diffusé en octobre novembre 1969 le samedi soir et adapté du roman d’Eugène Le Roy.

« Mandrin » fait partie des nombreux feuilletons dans lesquels je regrette l’absence de Muriel, mais les méfaits de la coproduction avec l’Italie, La Suisse, la RFA et la Yougoslavie imposaient un tel quota de comédiens étrangers qu’aucun rôle ne dut lui être proposé.

C’est pourtant nettement plus ambitieux que le roman-photo « Les dernières volontés de Richard Lagrange ».

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