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Fans de Muriel Baptiste

Août 1973

7 Avril 2016 , Rédigé par patricks Publié dans #La passion pour Muriel Baptiste Journal 1973-74

Bagnoles de l’Orne, 1er août

On apprend la mort du cinéaste Jean-Pierre Melville.

Nous repartons de Fontainebleau à l'hôtel de l'aigle noir après la réparation de la durite à Beaune, et arrivons pour la deuxième fois à Bagnoles de l'Orne, à la villa les lierres, pension de famille.

Je me souviens de cette pension et de son WC dans le couloir à l'étage, où était marqué "Les locataires sont priés de mettre des pantoufles silencieuses dans les appartements", et sur une autre pancarte "On est priés de laissés les WC dans l'état dans lequels on les a trouvé en entrant". Je m'amuserai avec ce texte insolite et débile à faire un rap à la Celentano!

Je n'ai qu'une chose en tête : Muriel Baptiste. Et j'ai l'impression que la radio qui n'arrête pas de passer Sardou et "La maladie d'amour" et surtout Fugain et le Big Bazar": "Chante comme si tu devais mourir demain" le font exprès pour moi.

A Bagnoles de l'Orne, en 1973, la station thermale vivait ses années d'apogée, il y a avait des familles, des activités pour les enfants (J'y fis du poney). En 1973, je n'avais que ma chère Muriel en tête, gâté que j'étais par "Les Rois maudits" et "Le premier juré", sans parler de la première diffusion télé des "Risques du métier".

Il y avait un magasin de souvenirs donnant sur le lac, avec bracelets à tous les prénoms, et je me souviens avoir cherché sur le tourniquet présentoir "Muriel".

Ce n'était plus de l'amour mais de la rage!

A Bagnoles de l'Orne, je retrouve mes marques, avec mon loulou de Poméranie, nous faisons de grandes ballades en forêt, dans ces bois où l'on pouvait s'enfoncer en traversant la route depuis la villa les lierres. Dès lors, on se croit en plein "Thierry la fronde" ou plutôt "Les rois maudits", on est hors du temps, et je pense à Muriel.

C'était vraiment le temps du bonheur.

En vacances, j’achète Télé Poche.

Bagnoles de l’Orne, 4 août

France Dougnac est en couverture de télé poche. Elle pique un peu et même beaucoup la place de Muriel. Après les feuilletons "La malle de Hambourg" en 1972, et en juin 73 "Le Neveu d'Amérique", elle revient dans la dramatique "Freya des sept îles". A la rentrée, elle sera la vedette de la version maritime des chevaliers du ciel "La Mer est grande", mais diffusée le jeudi soir et allant au CES le lendemain, je n'aurai pas le droit de regarder.

France Dougnac est la quasi seule actrice française (avec un peu plus tard Sophie Barjac) à m'intéresser en dehors de Muriel Baptiste, puisqu'une avalanche d'actrices anglaises et américaines des années 70 squattent les feuilletons d'alors. Mais l'appréciation n'est pas la même. J'ai été et je suis toujours fou amoureux de Muriel Baptiste. Muriel suscite la passion de toute une vie, on a envie de lui chanter comme Bécaud "Je t'aimerai jusqu'à la fin du monde".

Depuis Bagnoles de l'Orne, sans télé, je ne ratai pas grand chose, je dirai seulement pour ce samedi "Le Virginien", superbe série western qui joue souvent sur le registre du mystère. L'épisode de ce soir là s'appelait "Le troupeau volé". Sinon, que des programmes sans intérêt : "Intervilles" avec Guy Lux sur la 2, un téléfilm (enfin "une dramatique") sur la Une "La bonne conscience" avec Gilles Segal, l'après midi sur la Une la rediffusion du feuilleton "Mauregard" avec Michel Subor...

A Bagnoles de l'Orne, je rêve de Muriel, pensant la retrouver à la rentrée. Je vais déchanter.

Bagnoles de l’Orne, 6 août

Grâce à Télé Poche, j'apprends les polémiques qu'entraîne la diffusion de la série "Karatékas and Co" (épisode 2 ce soir là sur la Une), qui s'avère le ratage total, et signera d'ailleurs la fin de carrière de Jean Marais.

Les programmes télé d'été sont d'un vide sidéral. Sur la 2, "La folie de Dieu aux Usa" (documentaire), sur la 3 le film "Fruits amers" (1967) avec Laurent Terzieff.

Nous avons loué des mini vélos à Bagnoles, mais ma mère fait une chute. Le frein lui ouvre la veine au poignet, il faut la transporter aux urgences. Elle n'a plus jamais essayé de faire du vélo après.

Bagnoles de l’Orne, 7 août

Le facteur vend à mes parents pour de bonnes œuvres un livre d’anticipation, « Le drame de l’an 3000 » d’Aimé Blanc. Elles n’aiment pas la science-fiction et trouvent le livre grotesque.

En cet été 1973, plus personne ne parle de Muriel, et je n'ai qu'elle en tête. Dans mon cœur, elle n'a pas de concurrence. Le dimanche, nous nous rendons à la messe, ma grand-mère, ma mère et moi, et je tombe toujours à côté d'une fille de mon âge handicapée mentale.

Je me souviens de parties de golf miniature. Le patron, au moment d’acheter des billets, se plaignait du fils du colonel qui était turbulent. Comme si mes parents savaient qui étaient le fils du colonel!

Bagnoles de l’Orne, 9 août

Je commence, épisodiquement, à acheter Télé 7 Jours à Bagnoles, mais on y parle de "Karatékas and Co" et pas de Muriel. Le scénariste Henri Viard s'explique dans télé 7 jours : on lui a demandé de rallonger les intrigues et de passer de 50 à 90 minutes. Cette série fait l’unanimité contre elle, les critiques pleuvent de toute part, et c’est la fin de la carrière de Jean Marais.

Malgré le succès des rois maudits, le nom de Muriel Baptiste reste inconnu, et va l'être de plus en plus. On peut dire que j'ai vraiment gardé Muriel pour moi tout seul au delà de toute espérance, mais si je n'aurais pas aimé qu'elle devienne une superstar et m'échappe, je ne le suis souhaitais pas cet anonymat.

Je préfère l'été 73 à celui de 72 car j'ai pleinement conscience d'être amoureux de Muriel, c'est l'après Rois maudits. Elle vient de connaître le plus beau rôle de sa carrière. Et je chante ma vie comme si je devais mourir demain.

Bagnoles de l’Orne, 17 août

Je râle un peu de rater "Fortune" qui en est à sa troisième diffusion, feuilleton avec Pierre Michael diffusé le dimanche soir vers 19h30 sur la Une en 1969, mais rediffusé pendant que j'étais au lycée en 1971, sur la 2 après "Aujourd'hui madame".

Il n'est plus question de Muriel Baptiste nulle-part, ce dont je ne me rends pas compte, mettant cela sur la pause estivale.

A Tessé la Madeleine, à l'office du tourisme, se trouve une immense photo du pont de Tancarville avec la mention "Une de ces architectures qui font le prestige d'une époque".

Je vais souvent "bader" devant cette photo dans un cadre, et nous allons pour de bon voir le pont. Il en coûte 44 francs de l'époque pour faire l'aller et retour en voiture.

Bagnoles de l’Orne, 25 août 1973

C'est la dernière semaine de vacances à Bagnoles de l'Orne, mon repaire, le lundi 3 septembre, je verrai le sixième et dernier épisode de "Karatékas and Co": "Quelque part en Méditerranée".

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