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Fans de Muriel Baptiste

Extrait de "Muriel Baptiste, la conversation impossible" bientôt disponible

26 Mars 2016 , Rédigé par patricks Publié dans #AUTOUR DE MURIEL

Extrait de "Muriel Baptiste, la conversation impossible" bientôt disponible

- J’aurais aimé te rencontrer en Avignon.

- Moi aussi, j’aurais aimée te rencontrer, en Avignon ou ailleurs. Si je m’étais davantage impliquée dans le théâtre, j’aurais pu aller au festival.

- J’ai rencontré Jean-Pierre Joris, Evrard des Rois maudits quand il participait au festival de Vaison-la-Romaine l’été 1977.

- Tu lui as demandé des nouvelles de moi, je parie ?

- Je ne l’ai pas abordé, c’était à Malaucène, je travaillais comme journaliste l’été. Comme toi j’ai voulu être journaliste et une fois dans la place, je n’ai pas aimé le métier. Il était attablé dans un restaurant où j’étais avec mon patron. Je n’ai pas osé l’aborder pour lui demander ce que tu devenais.

- Il ne t’aurait rien dit, il n’en savait rien. Je ne l’ai même pas rencontré sur le plateau des Buttes Chaumont, comme Georges Ser.

- Avec le recul, je m’en doute.

- Si l’on s’était rencontrés en Avignon, comment penses-tu que cela se serait passé ?

- En te voyant, j’aurais eu le souffle coupé. Mais tu aurais tout de suite su, en regardant mes yeux, ce que tu représentais pour moi.

- Il aurait fallu que je sois seule et pas accompagnée pour que tu sois à l’aise.

- Evidemment. Mais la plupart du temps, tu étais seule.

- C’est malheureusement vrai.

- Je pense que j’aurais eu le courage de bredouiller que je te connaissais.

- A condition de me reconnaître.

- Je t’aurais reconnue.

- Tu m’aurais demandé un autographe ?

- J’aurais surtout voulu te parler, si tu m’avais mis à l’aise.

- Je l’aurais fait.

- En quelques mots, tu aurais su que je connaissais ta carrière par cœur.

- Tu ne peux savoir comme cela m’aurait fait plaisir. Que quelqu’un sache ce que j’avais fait, oui j’aurais été ravie. Et l’on ne nous aurait guère dérangés, la plupart du temps, les gens me saluaient ou une fois que je les avais croisés disaient « Tu as vu, c’est Muriel Baptiste. »

- Alors, nous aurions eu un moment à nous ?

- A la belle saison, je pense que nous serions peut-être allés boire un Coca. Et selon ton comportement, il n’est pas impossible que tu aies eu mon adresse ou mon numéro de téléphone. Enfin, je ne les donnais pas comme cela, mais des admirateurs, je n’en ai pas rencontré.

- Tu aurais vu que j’étais timide.

- Je t’ai dit que je t’aurais mis à l’aise.

- Aurais-tu compris que j’étais amoureux de toi ?

- Quelle femme ne l’aurait pas deviné à ma place ?

- Tu m’aurais raconté des anecdotes de tournage ?

- Une fois mise en confiance, je pense. Ce qui m’aurait plu, c’est de ne pas avoir à me présenter.

- Le temps se serait arrêté, mais en même temps, il aurait défilé très vite.

- Cela aurait été une bonne chose pour toi, car tu te serais trouvé face à Yvette, ce que je te répète et que tu ne veux pas entendre. Tu aurais vu la différence entre Yvette et Muriel. Je t’aurais certainement dit avoir regretté de t’avoir traumatisé en Annunciata qui se suicide, car quand j’ai tourné ce feuilleton, je ne pensais pas que quelqu’un en serait autant marqué. Tu aurais vu que j’étais rigolote, et surtout très simple.

- Je t’aurais demandé tes projets.

- Selon l’époque, je n’aurais su quoi te répondre. A Paris, je disais aux gens, jusque vers 1980, que je faisais une pause mais que je reviendrai. Ils disaient ne plus me voir et se demander ce que je devenais. Mais toi, il aurait fallu te donner des projets précis. Je t’aurais dit la vérité. J’y pense, et si tu m’avais rencontrée à la place de Jean-Pierre Joris ?

- Au diable mon patron, j’aurais été te saluer.

- Tu sais que cette rencontre, qui n’a pas eu lieu, aurait pu changer bien des choses ? Tu m’aurais donnée envie d’aller secouer les gens de Lorcaster.

- Muriel, j’espère une chose.

- Laquelle ?

- Que Maryse ne se soit pas trompée quand elle a écrit en 2006, «Sois patient, un jour tu trouveras ce que tu cherches » parce-que l’on s’est déjà ratés dans la vie terrestre, et que s’il y a quelque chose après, il ne faudra pas manquer l’occasion.

(Silence, les yeux de Muriel se mouillent de larmes).

- Muriel ?

- Oui ?

- Pardon, je ne voulais pas te faire pleurer.

- Je pleure de bonheur, et je te signale une chose, toi aussi tu es en train de pleurer. Tu ne t’en es même pas rendu compte.

- Muriel, je t’aime.

- Je crois bien que moi aussi. Mais je suis triste. Tu es là, à chercher un visage que jamais tu ne retrouveras. Tu gâches ta vie à cause de moi. Promets-moi si tu rencontres quelqu’un d’autre de l’aimer très fort. Et dis-toi bien que s’il y a un au-delà, cela ne nous empêchera pas de nous retrouver.

- Je promets.

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