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Les premiers pas de Pierre Le Rumeur

23 Décembre 2015 , Rédigé par patricks Publié dans #BIBLIOGRAPHIE - PRESSE

Les premiers pas de Pierre Le Rumeur

Après la série d’émissions du « Tribunal de l’impossible », Michel Subiela envisageait de réaliser un peu sur le même principe quatre émissions, dont le scénario, partant d’un fait absolument réel, aurait fait une plus grande part à l’imagination et qui auraient, naturellement, amené la nouvelle série consacrée à l’imaginaire, qui doit débuter en octobre : « Classique de l’étrange » et pour lequel il entreprend prochainement la « Main enchantée », adapté d’une nouvelle de Gérard de Nerval.

LES PREMIERS PAS DE PIERRE LE RUMEUR

De ces quatre émissions de transition initialement prévues, deux seulement ont vu le jour : « Enquête posthume sur un vaisseau fantôme », que nous verrons prochainement, et « La double vie de Mlle de la Faille », que nous propose ce soir, à 20h35 la première chaîne.

Un roman inspiré d’un fait réel

Pour ce roman, Andrée Desvallée s’est inspirée d’un fait réel dont on trouve trace dans les gazettes des tribunaux et les rapports d’audience du XVIIIe siècle.

Il s’agit d’un procès d’un homme qui soutient que sa femme défunte est réapparue dans la maison d’un autre homme du village avec lequel elle vit.

Les juges, peu enclins à croire aux fantômes, ne prirent pas au sérieux ces affirmations et accordèrent beaucoup plus de valeur aux pièces officielles (passeport, acte de mariage, etc) que la jeune femme (vraie sosie de la défunte) produisit au tribunal.

L’affaire aurait été définitivement classée si à l’une de ces audiences, le mari en question ne s’était présenté avec sa fille, déclarant que, puisqu’on ne prenait pas ses plaintes en considération, il quittait le pays, dès le lendemain, avec sa fille.

Il semble que cette menace ait fait se troubler la jeune femme présente. La polémique s’engagea, certains juges voyant dans cette défaillance l’aveu indirect d’une mère craignant de ne plus revoir son enfant, d’autres attribuant ce trouble à la pitié d’une simple femme devant le drame que vivait cet homme et que partageait son enfant.

Etait-ce un fantôme ? Une hallucination due à l’esprit du mari que sa passion pour sa femme aurait fait délirer ? Avait-elle été enterrée alors qu’elle n’était que dans le coma et sauvée « in extremis » ? Etait-ce une machination ? Laissant de côté le procès, Michel Subiela a préféré s’attaquer aux faits et se raconter cette histoire énigmatique et extraordinaire, laissant chaque juge.

Une remarquable réalisation supportant parfaitement l’absence de couleur et servie (à part une ou deux exceptions) par une excellente distribution dominée par la personnalité de Pierre Le Rumeur (le mari, M. de Saint-Alban) merveilleux de justesse.

« Ma première dramatique »

Heureuse découverte pour les téléspectateurs que Pierre Le Rumeur qui, à 45 ans, et après vingt ans de théâtre, fait ici ses débuts à la télévision.

« C’est ma première dramatique, c’est vrai. Pourquoi n’ai-je pas tourné plus tôt ? Pour deux raisons, je crois. D’abord parce que je suis un véritable ours et que je vois très peu de gens, ne cherchant pas à me « placer » comme on dit, et, aussi, il faut le dire, parce-que quand mes amis Lorenzi et Bluwal m’ont proposé des sujets intéressants, je n’étais jamais libre, trop pris par le théâtre, et que peut-être, les réalisateurs ne vont pas suffisamment au théâtre ! »

Le théâtre, un véritable « vice » pour Pierre Le Rumeur qui, après avoir quitté Paris pour rejoindre Planchon à Lyon, a suivi, il y a trois ans, Robert Hossein à Reims.

« Je ne peux pas vivre sans théâtre! Ici, c’est formidable. J’ai joué « Crime et châtiment », « Les Bas-Fonds », « Roméo et Juliette », qui nous a permis un séjour à Paris, et maintenant je fais presque de la figuration dans « Pour qui sonne le glas », mais c’est merveilleux.

« Cette première expérience de télévision, finalement, ça s’est fait un peu par hasard. Subiela m’a raconté une histoire presque fantastique et je me suis laissé convaincre sans même savoir qu’il me destinait le rôle de M. de Saint-Alban.

Un rôle qui me colle à la peau

« Je pense que, pour lui c’était évident comme ce le fut pour moi par la suite. Un rôle entièrement fait d’ambiguïté et dans lequel je suis entré sans presque avoir à l’apprendre tant il me collait à la peau. »

Cette première télévision lui ayant apporté les satisfactions qu’il exige de chaque rôle, Pierre Le Rumeur a récidivé récemment en tournant, sous la direction de Paul Seban, une nouvelle dramatique tirée d’un roman de Henry James :

« Encore un personnage extraordinaire, supérieur même, je crois, à M. de Saint-Alban, parce que moins dramatique et doté d’humour. Une étonnante rencontre ! »

Il attend maintenant les réactions des critiques et des professionnels qui, comme il le dit, vont enfin découvrir sa tête.

« S’ils me proposent d’autres rôles intéressants, je serai, bien sûr, ravi, mais une chose est certaine, je préfère partir six mois avec Hossein et, au besoin, ne jouer que de petits rôles, plutôt que d’intriguer auprès des producteurs et tirer les sonnettes des réalisateurs ! »

Sans doute est-ce pour cette même raison qu’il n’a tourné que sept ou huit films. Tous avec des copains, pense-t-il.

Un secret espoir pour Pierre Le Rumeur : que cette rencontre avec la télévision lui permette de quitter un peu plus souvent la province, car, même quand on ne vit que pour le théâtre, le cafard de Paris, ça existe !

Jean-Pierre BERTRAND

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